Le média en ligne arabophone basé à Tunis, créé en septembre 2020 par Walid Mejri, est le deuxième média tunisien à obtenir la certification Journalism Trust Initiative (JTI). Une cinquantaine de médias sont sur la même voie dans le cadre du projet NesTounes ناس تونس dont Reporters sans frontières (RSF) est partenaire. Retour sur l’expérience de Alqatiba الكَتيبة.
Géré par l’association Taqallam for freedom of speech and creativity, qui promeut le développement du journalisme en Afrique du nord, son fondateur, Walid Mejri, nous explique que « nous devons constamment lutter contre la désinformation et les fake news, ce qui impose un travail de vérification rigoureux pour garantir la fiabilité de notre contenu. »
Dans ce sens, il ajoute que « la certification JTI devrait renforcer notre crédibilité et la confiance du public » et offrir d’autres avantages concrets : « l’accès à des financements et subventions spécifiques, en particulier pour les médias indépendants; […] permettre un réseau de collaboration plus fort entre les médias certifiés, favorisant l’échange de bonnes pratiques et la solidarité face aux défis communs; […] une protection supplémentaire contre les pressions extérieures, qu’elles soient politiques ou économiques, en montrant que le média respecte des normes internationales élevées d’éthique et d’indépendance. »
Le parcours vers la certification JTI est un exercice exigeant, pour que le média se conforme au cahier de charges de la norme, mais aussi une opportunité de transformation. « L’un des principaux défis a été de renforcer nos mécanismes internes de gouvernance et de transparence, en particulier concernant la gestion des conflits d’intérêts. »
Spécialisé en journalisme d’investigation et data journalism, Alqatiba couvre toute l’Afrique du Nord et porte un regard encore plus attentif aux affaires tunisiennes. « Nous avons également dû mettre en place des processus plus rigoureux pour vérifier la fiabilité des sources et garantir l’indépendance de nos journalistes vis-à-vis des pressions externes. »
Enfin, d’un point de vue décisionnel, Mejri ajoute que le processus « a permis de formaliser notre charte éthique et d’améliorer la collaboration au sein de notre équipe éditoriale, afin d’assurer une meilleure prise de décision collective. Par exemple, des protocoles plus stricts ont été instaurés pour assurer une séparation claire entre les contenus éditoriaux et les éventuelles sources externes de financement. Nous avons également intégré un système de suivi des erreurs pour assurer une rectification rapide et transparente lorsque des erreurs sont identifiées. »
Ayoub Dhifallah, responsable régional JTI en Tunisie pour RSF, pilote les activités du projet NesTounes ناس تونس et accompagne tout média désireux d’en savoir plus sur la JTI ou de faire ses premiers pas dans le chemin vers la certification. Contact par email : [email protected]