La Loi sur les nouvelles en ligne, également connue sous le nom de projet de loi C-18, est une législation canadienne qui appelle les entreprises technologiques à rémunérer les médias, désormais en phase d’application. C’est une occasion idéale de mettre en avant la Journalism Trust Initiative (JTI), une norme de qualité pour les médias permettant de renforcer et protéger le journalisme indépendant, transparent et responsable.
Le 24 septembre 2024, Reporters sans frontières (RSF) a réuni des membres des médias canadiens, ainsi que des parties influentes, lors d’un événement qui avait pour vocation d’approfondir les stratégies de prospérité futures des éditeurs de presse canadiens. Le représentant régional de JTI pour le Canada, Mitch St. Hilaire, a introduit la conférence en présentant au public la norme de qualité du JTI et ses 18 critères.
Colette Brin, spécialiste des médias et présidente du Comité consultatif indépendant sur l’admissibilité aux mesures fiscales relatives au journalisme (Comité), a prononcé un discours, décrivant le travail du Comité, la manière dont il désigne les Organisation journalistique canadienne qualifiée (OJCQ) en incorporant quelque réflexions au sujet de l’industrie de l’information de Meta, les résultats du projet de loi C-18 récemment adoptés et les potentielles menaces et opportunités pour les médias canadiens. “Nous allons tous être confrontés […] à la question de l’IA générative et à la manière dont elle pose un défi en termes de production d’informations et de relation de confiance entre le public et les médias,” a déclaré Brin “Des enquêtes récentes montrent qu’il y a une réticence du publique envers l’utilisation de l’IA dans le journalisme, mais il est encore trop tôt pour savoir de quelle manière cette réticence va évoluer.”
L’événement a été suivi d’une table ronde avec quatre éminents journalistes et dirigeants de médias – Ed Greenspon, directeur exécutif du Forum des politiques publiques, Cheryl McKenzie, directrice exécutive de National News & Current Affairs à APTN, Lela Savić, rédactrice en chef de La Converse, et Kenny Yum, directeur principal de l’innovation et des partenariats à CBC News – modéré par Brent Jolly, président de l’Association Canadienne des Journalistes (CAJ).
Les conférenciers ont expliqué en quoi leurs entreprises avaient été affectées par l’adoption du projet de loi C-18. Les principaux sujets abordés comprennent: la manière dont les éditeurs de presse peuvent être innovants en 2024, les moyens de surmonter les difficultés persistantes liées aux canaux de distribution, les tendances envisagées pour les années à venir et les solutions potentielles au déclin de la confiance du public dans l’édition de presse.
Cheryl McKenzie (APTN) : “Le pouvoir de ces plateformes est certainement un peu effrayant. À APTN, nous exprimons notre identité autochtone et nous souhaitons que le plus grand nombre de personnes possible puissent avoir accès à ces histoires. Nous voulons, bien sûr, collaborer avec d’autres acteurs du secteur des médias et de l’information.”
Kenny Yum (CBC News) : “La relation entre les diffuseurs publics et leur audience était assurée par des plateformes intermédiaires. Le défi est que nous ne pouvons pas revenir en arrière. Si vous observez les générations et que vous les classez en fonction des modes de consommation de l’information qu’ils utilisent, vous verrez que plus la personne est jeune, plus elle se tourne vers Facebook, Instagram, Snapchat. Tandis que plus la personne est âgée, plus elle utilise la télévision, la radio et les sites internet d’information. C’est cette complexité qui fait que le public n’est pas un monolithe.”
Lela Savic (La Converse) : “L’innovation se produit particulièrement chez les petits éditeurs, les journaux locaux et les publications hyper ciblées où nous n’avons pas d’autre choix que d’innover. Pour [La Converse], l’innovation a surtout consisté à établir des relations. Avec C-18, nous devons nous accorder une certaine souplesse. Nous nous débattons avec cette interdiction [Meta] et nous essayons de trouver des moyens de satisfaire notre public. Pour nous, il s’agit d’organiser davantage d’événements en présentiel.”
Ed Greenspon (Forum des politiques publiques) : “La confiance dans le journalisme ne peut être dissociée de l’effondrement de la confiance dans la société en général. La polarisation de la confiance est un véritable problème.”